RURALITÉ :
Vivre en autarcie, faire les foins, les animaux attelés, des couples de bœufs …
MUSIQUE :
À la fête et pour la fête …
et d'autres séries à venir !
De la couleur dans la vie ouvrière :
Un forme de beauté du cadre d'exercice et celle des produits.
La compétence et la conscience professionnelle mises en valeur et bien visibles.
J'ai beaucoup fréquenté quelques foires aux bovins pendant les années 70 et ramené ainsi beaucoup d'images.
Avec leurs transactions théâtralisées et quelquefois épiques.
J'ai vécu sur ces lieux, ces moments majeurs dans la vie des éleveurs.
Or, les grandes foires sont en train de perdre de leur importance et même de disparaître les unes après les autres, alors qu'on y trouvait tant de matière à observer et apprécier, de quoi respecter et aimer ces gens.
Mais le plus important me semble-t-il pour ces éleveurs engagés et passionnés, c'est qu'une partie très importante de leur mode de vie et de leur culture, et qu'un savoir-faire particulier vont se perdre à jamais.
Je m'en suis convaincu en discutant avec des retraités qui venaient là uniquement pour le plaisir d'exercer leurs savoirs, de revivre l'ambiance.
Ils m'ont alors fait remarquer qu'à l'époque où les bêtes se vendaient en somme une par une, il fallait apprendre dès l’adolescence à juger leurs potentiels et
qualités et être capable de bien estimer leur poids de visu.
Comme on le voit sur les images anciennes, elles étaient alors soigneusement attachées en taille décroissante et mises en valeur aussi bien que possible.
Or, en revenant sur place en 2011, j'ai assisté à des transactions qui désormais s'effectuaient
sur des bêtes mises "en vrac" dans des parcs !
J'ai été très impressionné notamment par un éleveur - que j'avais déjà photographié dans les années 70 - qui, avec des tracteurs énormes attelés à des remorques elles-même très grandes, avait fabriqué pour l'occasion une sorte de parc très grand pour y amener un lot de bêtes très important.
Peut-être plus d'une centaine, qui seront à vendre en bloc.
Quel changement d'échelle !
On m'a dit aussi que la discussion avait porté uniquement sur le kilo en vif !
Ces belles bêtes n'étaient donc plus maintenant qu'une marchandise ?
Et je vois que la profession d’acheteur s'est bien rajeunie et même féminisée …
A l'époque où j'ai fait mes photos (les années 70)
alors que sur les foires on appréciait et vendait laborieusement bête par bête, des transactions par
lots commençaient à se faire "à l'étable ou sur la montagne". Déjà, à cette époque, cela posait question !
Maintenant, ce jour-là, quelqu'un m'a parlé de "ventes sur internet" !
J'espère qu'il s'agissait d'une formule exagérée, par dépit …